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Passer sous la Manche...

La question

Passer sous la Manche, ce n’est pas forcément dans la poche... : beaucoup de voyageurs sont terrifiés à l’idée de passer à travers un étroit boyau de béton noyé sous des centaines de mètres d’eau et pourtant ils ne sont pas particulièrement sujets à ce que l’on appelle la “claustrophobie”, c’est-à-dire une peur panique d’être enfermé sans avoir la possibilité de prendre la fuite.

 

La réponse du psy

La traversée d’un long tunnel véhicule toute une série de craintes fondées simplement sur l’instinct de survie qui sommeille en chacun de nous : le manque d’air qui conduit à l’étouffement, l’obscurité liée à un endroit a priori inconnu et plutôt hostile, la sensation d’oppression due entre autres à l’absence d’issues de secours visibles, à un champ de vison restreint et à l’impossibilité de contrôler ce qui va arriver... Les personnes qui évitent les ascenseurs comme la peste sont en fait confrontées au même problème, à deux différences près : un trajet de trois étages ne dure que quelques minutes, et même si une panne stoppe la course, aucun risque tangible n’est encouru. En d’autres termes, chez le claustrophobe, cette angoisse indescriptible et irréaliste, dont l’origine est en général complexe, se “cristallise” sur une situation assez banale. Mais la peur légitime que l’on éprouve à monter dans un train qui nous rapproche un peu du centre de la terre va en tarauder plus d’un. Comment y remédier ? Justement, en essayant, autant que possible de “débrancher” ces systèmes qui veillent de près à notre survie.
- “A chemin ténébreux, pas hésitant” : la connaissance joue un rôle primordial dans notre façon de comprendre ce qui nous entoure. Une documentation complète, lue attentivement avant de partir en spéléologue du rail calmera nos appréhensions quant aux dangers qui nous guettent. Après tout, les constructeurs ne sont pas tombés sur la tête en jouant aux marmottes...
- “A estomac chargé, pensées lourdes” : les émotions ne font pas bon ménage avec la digestion. On évitera par conséquent de se gaver de spécialités françaises en attendant celles de Grande-Bretagne...
- “A respiration calme, conscience sereine” : comme dans toutes circonstances délicates, notre métabolisme tend à s’emballer. Le coeur bat la chamade, et les poumons jouent les turbos. Se forcer à rester tranquille, c’est garder le contrôle.
- “A muscles relâchés, cerveau relaxé” : les moyens de se détendre sont multiples, sans nécessairement se bourrer de somnifères et autres anxiolytiques !
Enfin,
- “A esprit concentré, affolement masqué” : lorsque l’on est occupé, on n’a moins le temps et l’occasion de s’épouvanter. Lire un livre, entamer une partie d’échecs, terminer un mot-croisé, autant d’activités qui feront passer le temps sur la montre et le train sous la Manche...