La question
Passer sous la Manche, ce n’est pas forcément dans la poche... : beaucoup de voyageurs sont terrifiés à l’idée de passer à travers un étroit boyau de béton noyé sous des centaines de mètres d’eau et pourtant ils ne sont pas particulièrement sujets à ce que l’on appelle la “claustrophobie”, c’est-à-dire une peur panique d’être enfermé sans avoir la possibilité de prendre la fuite.
La réponse du psy
La traversée d’un long tunnel véhicule toute une série de craintes fondées simplement sur l’instinct de survie qui sommeille en chacun de nous : le manque d’air qui conduit à l’étouffement, l’obscurité liée à un endroit a priori inconnu et plutôt hostile, la sensation d’oppression due entre autres à l’absence d’issues de secours visibles, à un champ de vison restreint et à l’impossibilité de contrôler ce qui va arriver... Les personnes qui évitent les ascenseurs comme la peste sont en fait confrontées au même problème, à deux différences près : un trajet de trois étages ne dure que quelques minutes, et même si une panne stoppe la course, aucun risque tangible n’est encouru. En d’autres termes, chez le claustrophobe, cette angoisse indescriptible et irréaliste, dont l’origine est en général complexe, se “cristallise” sur une situation assez banale. Mais la peur légitime que l’on éprouve à monter dans un train qui nous rapproche un peu du centre de la terre va en tarauder plus d’un. Comment y remédier ? Justement, en essayant, autant que possible de “débrancher” ces systèmes qui veillent de près à notre survie.