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Feuilles mortes

La question

Ou comment apprécier l’automne sans froisser la tôle de sa voiture adorée Un bref coup d’oeil aux statistiques montre que l’automne est la saison où il y a le plus d’accidents sur la route. Paradoxal, si on la compare à l’hiver avec son cortège de mésaventures : neige, gel, congères, pluies givrantes et autres chaussées recouvertes d’une pellicule hautement glissante. Mais c’est oublier une chose essentielle : dès le mois de novembre, nous équipons notre berline adorée de pneus adéquats, conçus pour mordre le bitume glacé, nous sommes avertis des dangers qui nous guettent parce que nous voyons Dame Nature se draper de blanc, nous emportons une palette de grattoirs et autres balais à neige pour déblayer les vitres et la carrosserie et, pour les cas extrêmes, nous prévoyons même des chaînes. En automne, c’est différent : nous roulons encore avec l’équipement d’été et nous devons nous habituer progressivement aux conditions météorologiques particulièrement capricieuses.

 

La réponse du psy

Très souvent, il fait plus ou moins beau le jour alors que le soir il pleut, les rafales de vent accompagnent souvent le déluge céleste, le brouillard apparaît dans toute son opacité et, bien entendu, la nuit tombe plus vite. A la mauvaise visibilité imposée par les caprices du temps s’ajoutent d’autres pièges auxquels on avait naturellement échappé sous la canicule : le froid du matin couvre les vitres de buée, le soleil, en début et en fin de journée rase l’horizon et éblouit davantage, le ciel est souvent gris et rend même les couleurs vives beaucoup plus ternes. On circule plus facilement de nuit, ce qui augmente considérablement la difficulté de voir le danger et de réagir en conséquence. Les arbres dispersent leurs feuilles qui viennent couvrir le macadam de leur couche humide et poisseuse, ce qui diminue considérablement l’adhérence des véhicules et masque tant le marquage que les inégalités de la route. L’automne c’est également la saison des moissons, des vendanges et de la désalpe, ce qui peut réserver quelques surprises : il y a souvent de la terre sur la chaussée (ce qui peut la transformer en véritable savonnette), et, en montagne, il n’est pas rare de se trouver soudain nez-à-nez avec un troupeau de ruminants qui n’avancent pas du tout à nôtre vitesse ! Et puis, traître parmi les fourbes, le gel nous gratifie de ses premières espiègleries, dans la soirée et tôt le matin aux lisières des forêts et dans les zones ombragées. L’automobiliste va en voir de toutes les couleurs, c’est de saison, quitte à en perdre son “bleu” : l’été ne l’a pas habitué à autant d’obstacles et la clémence du ciel l’a épargné de la mauvaise humeur de la météo qui s’ingénie à transformer les routes en torrents de boue. Est-ce à dire qu’il faut mettre sans tarder son écurie sous capot sur des plots, au fin fond d’un garage ? Sûrement pas, mais quelques précautions s’imposent : d’abord, on attachera une importance accrue aux éléments de la voiture qui favorisent une bonne visibilité. Le pare-brise, les vitres latérales, la lunette, les rétroviseurs, les phares, les catadioptres feront l’objet de toute notre attention, à coup de détergent et d’huile de coude. Ensuite, on adaptera sa conduite aux contraintes de la saison : vitesse réduite dans les endroits “risqués”, yeux grands ouverts, esprit alerte, pied prêt à fondre sur la pédale des freins... Enfin, il est primordial de rouler de façon à être vu par les autres usagers de la route : on ne tardera donc pas trop à allumer ses phares, on veillera à nettoyer la carrosserie couverte de traînées grisâtres, etc... Et puis, en conclusion, n’oublions pas que l’hiver est déjà dans les bagages de l’automne : on ne saurait trop conseiller de préparer sa voiture aux conditions hivernales avant d’être surpris par la première tempête de neige. Saison magnifique, l’automne des feuilles mortes vaut la peine qu’on s’y arrête, sans que ce soit en raison d’une casse...