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Piles chargées?

La question

De retour au boulot, je m’énerve : en mon absence les problèmes ont fait des petits et je dépense toute l’énergie accumulée pendant les vacances à liquider des piles de dossiers... Alors à quoi bon partir en vacances, si c’est pour se stresser après ?

 

La réponse du psy

Votre question doit trouver un écho chez de nombreuses personnes : on part en vacances, on se ressource, on accumule de l’énergie et à peine rentré on s’épuise à rattraper le temps perdu... Mais je crois que ce n’est pas une fatalité, c’est plutôt une question d’organisation. Comme le disait le Sage Nô-Mi : “Le bon jardinier n’est pas celui qui sait quand il faut semer mais celui qui prévoit déjà quand il faudra récolter...”. En d’autres termes, les piles de travail ne s’entassent pas nécessairement, à condition de gérer ses activités comme un général sur un champ de bataille. Beaucoup de gens ne prennent pas le soin de “préparer” leur absence et c’est un peu comme si, d’un seul coup, elles quittaient le terrain, sans imaginer que les choses ne s’arrêteront pas sous prétexte que tout le monde - ou presque - est en vacances. Sans tomber dans la caricature de l’homme d’affaires qui passe ses journées de farniente sur la plage de sable fin avec un téléphone accroché à l’oreille, le cadre fiévreux qui refait le travail de toute l’année sur un coin de table au bistrot au fin fond de la Beauce ou l’esclave de son bureau qui fait un saut tous les jours pour lever le courrier, il existe une foule de moyens de se maintenir “au courant” tout en gardant un pied dans la mer et l’autre dans une pantoufle. Tout dépend des priorités que l’on définit et des “aides” dont on dispose. Déléguer son travail à un bras droit est naturellement la meilleure des solutions (bien qu’il y ait parfois des surprises...) mais avant tout, il s’agit de s’organiser avant son départ : les dossiers “brûlants” devraient être liquidés ou mis en veilleuse, les affaires courantes confiées en de bonnes mains avec possibilité, le cas échéant d’être atteint par téléphone, et tout ce qui a un caractère “urgent” terminé avant de fermer la porte du bureau. Vous me direz que c’est quasiment impossible à réaliser : on ne peut pas faire table rase d’un seul coup. Je répondrai que les vacances se prévoient en général longtemps à l’avance et que s’il faut être au four et au moulin à quelques heures seulement de l’envol vers les îles de rêve, le moment a été particulièrement mal choisi pour partir ! Un journaliste demandait d’ailleurs un jour à Winston Churchill quand il prenait ses vacances. La réponse fut simple : “Jamais quand je le veux, mais toujours quand je le peux.” Une manière bien élégante d’éviter l’accumulation de travail au retour et une façon de se poser la question s’il est vraiment pertinent de prendre quinze jours de congé parce que tous les autres le font...