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Panique et phobies

La question

Je panique chaque fois que j’entre dans un tunnel, un ascenseur ou un endroit où je me sens bloqué. J’étouffe et j’ai envie de tout casser... Que faire ?

Le proverbe du sage Nô-Mi

Les racines de nos peurs sont enfouies si profondément dans l’âme qu’un seul regard ne saurait les extirper...

 

La réponse du psy

Nous souffrons tous, plus ou moins, de ce que l’on appelle communément des phobies : peur d’être enfermé, coincé (claustrophobie), crainte de la foule (agoraphobie), terreur des araignées (arachnophobie), etc... La plupart du temps, nous aménageons notre vie de telle sorte que nos activités ne nous contraignent pas de passer par ces états de peurs irrationnelles qui nouent notre ventre et déclenchent un sentiment de panique, comme si toutes les parties qui composent notre corps sonnaient l’alerte au combat. Ainsi, certains montent systématiquement à pied même si l’immeuble a quinze étages, d’autres aspergent du liquide anti-araignées dans tout l’appartement ou évitent soigneusement les heures de pointe pour faire leurs achats. Mais ces phobies courantes ne sont pas maladives car elles n’empêchent pas de mener une existence normale. On parle de “phobie” en termes de pathologie mentale, dès le moment où elles affectent notre quotidien et constituent un réel handicap : impossibilité de mettre le pied dehors sans avoir des accès de vertige, insomnies dues à la peur qu’une araignée se cache dans l’appartement, et mille autres tracasseries qui bouleversent toutes nos habitudes et nous empêchent de vivre. Une angoisse très forte, dont l’origine peut être très complexe à trouver, se cristallise sur un objet (l’araignée) ou sur une action (marcher au milieu d’une foule compacte). La terreur que nous ressentons alors provoque une décharge intense d’adrénaline, hormone que notre métabolisme sécrète et utilise lors d’efforts physiques violents. C’est en quelque sorte le turbocompresseur qui propulse notre moteur à grande vitesse. La phobie est comparable à un signal d’alarme qui nous conditionne, physiquement, pour la fuite et déchaîne, partant, cet effet de “panique”. Pour soigner ces débordements, il faut identifier ce qui se cache derrière nos craintes démesurées et en tarir, autant que possible, la source... Dans ce cas, l’aide d’un spécialiste (médecin, psychiatre, thérapeute) est pratiquement incontournable, avec, éventuellement, le recours à des techniques de relaxation, de méditation et de détente (la pratique de la sophrologie ou du yoga, par exemple).