La question
J’ai lu dans un magazine que les enfants pouvaient devenir propres en trois jours seulement, à condition de les laisser batifoler nus ou vêtus d’un simple short à la plage. Ainsi, ils se rendent compte quand ils font leurs besoins. J’essaie depuis une semaine avec mon enfant de deux ans, mais ça ne marche pas vraiment. Pouvez-vous m’expliquer pourquoi?
La réponse du psy
La propreté d’un enfant dépend de plusieurs facteurs dont je retiendrai quatre, essentiels : d’abord il y a la maturation neurologique, c’est-à-dire le développement du cerveau et de ses facultés, notamment celle de contrôler ses sphincters et de “sentir” le besoin. Ensuite, la volonté de l’enfant joue un rôle important. Il peut vouloir imiter les autres (dans un groupe), décider qu’il n’est plus un bébé, céder aux pressions de son entourage ou simplement échapper à l’inconfort d’avoir les culottes mouillées ou souillées. L’attitude des parents n’est pas négligeable, par ailleurs. Supprimer les langes demande soudain un grand investissement en temps: il faut surveiller le chérubin et laver, relaver et rerelaver encore les habits qui souffrent de l’absence de “protection” molletonnée. Enfin, on tiendra compte de la fréquence des besoins du petit: s’il boit beaucoup, logiquement, il fera plus souvent pipi... La rapidité de la maturation purement biologique et neurologique est variable d’un individu à un autre et ne permet donc pas de pronostiquer à quel âge exactement l’enfant deviendra propre. On peut donner une indication, entre 2 ans 1/2 et 3 ans 1/2 environ mais c’est déjà fixer une norme très fluctuante en réalité. Et puis la propreté ne s’acquiert pas d’un seul coup: les “accidents” sont encore fréquents au début. Pour l’aîné qui n’a pas de frère ou de soeur à imiter, cet apprentissage peut être plus long. Il n’est pas rare aussi qu’une sorte de déclic se produise. Le petit réalise soudain qu’il ne veut plus être un bébé et fera tout pour entrer dans la cour des “grands”. Certains parents préconisent la méthode que vous décrivez: en été, on laisse gambader les enfants à la plage, ce qui leur fait prendre conscience de la sensation “d’avoir besoin”. Mais si le cerveau n’est pas encore prêt, inutile de s’énerver: les tentatives, sans être vaines, restent sujettes à de nombreux pépins...