La question
Lorsqu’il s’agit de donner un visage à la toxicomanie, nous l’associons le plus souvent aux images cauchemardesques des scènes ouvertes de la drogue. Et pourtant ce n’est que la face visible d’un phénomène qui surprend par son ampleur “souterraine”: sur environ 40000 toxicomanes, en Suisse, 60% seraient plus ou moins normalement intégrés dans la société, jonglant tels des funambules sur une corde raide entre une vie rangée, sans plis apparents, et une consommation régulière mais discrète de stupéfiants.
La réponse du psy
- Loin de rechercher le plaisir des paradis artificiels, une fois l’enfer du quotidien maîtrisé en remplissant consciencieusement ses tâches sociales et professionnelles, les personnes qui recourent aux drogues dans le secret de leur intimité encaissent mal les contraintes trop lourdes d’une vie placée sous le signe du stress, du rendement et de l’endurance. A l’aide d’un peu de poudre aux sensations euphorisantes, les performances sont, en apparence, meilleures et plus faciles, la souffrance physique et psychique résultant d’un rythme effréné s’atténue, voire disparaît, et les cadences infernales sont contrebalancées par un effet chimique dopant.