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Charité chère payée

La question

Très tôt déjà, l’enfant entre en contact avec les fondements de la culture qui l’entoure et en assimile les principes généraux. Parmi ceux-ci, on retrouve inévitablement le statut socioprofessionnel que l’on se doit de gagner en digne garant de l’ordre social établi.

 

La réponse du psy

L’éducation, l’école et la formation renforceront encore ce sentiment que le droit d’exister est indissociable de son autonomie financière et que celui ou celle qui ne peut s’assumer seul est condamné à la marginalité, à la solitude. On montrera les mendiants du doigt, parfaits exemples de ce discours réducteur, comme si la valeur d’un individu se mesurait au poids de son compte en banque... Et puis un jour survient la catastrophe: restructuration, délocalisation, faillite et c’est le licenciement, ticket d’entrée dans cet univers que l’on a appris à craindre et à honnir, en bons citoyens conscients de leur devoir. Quel que soit son blindage moral et psychique, cette situation va commencer à ronger l’esprit et plus le temps passera, plus la descente aux enfers se profilera comme conclusion inéluctable à un cauchemar sans fin. Ultime barrière avant de se retrouver à la rue, complètement démuni et sans ressources, l’aide sociale apparaîtra bien sûr comme un secours providentiel mais c’est l’image de soi qui en paiera finalement le prix fort. Dans d’autres cultures, l’évaluation de la carrière, de la réussite et du calibre personnel ne repose pas autant sur une seule colonne centrale où sont gravées en lettres majuscules trois principes de base, “boulot, impôts, réglot”, ce qui explique que le fait de recourir à l’assistance publique pour survivre n’est pas perçu comme infamie ultime. Un exemple qui devrait impérativement être suivi, à l’heure où le plein emploi appartient définitivement au passé...