Veuvage
Veuvage
La question
L’être humain n’a qu’une seule certitude: il n’est pas éternel et, au bout de la vie, il y a la mort.
La réponse du psy
Toutes les conjectures quant à une possible résurrection ou au passage dans une autre dimension peuvent certes apporter un certain réconfort mais ne changent rien à la réalité: le long tunnel du trépas que l’on franchit au crépuscule de son existence est à sens unique depuis l’aube des temps. Nous savons qu’un sablier invisible, caché aux tréfonds de notre âme, nous rapproche sans cesse de cette dernière révérence avant que ne tombe le rideau de la fin. Bien qu’elle nous fasse peur et qu’on en perçoive souvent l’ombre furtive et menaçante, nous avons appris à cohabiter avec celle qui porte les noms de Parque ou de Camarde, en espérant toujours que son attention soit accaparée par d’obscurs desseins qui la détourne de nous et de notre entourage. Parfois, pourtant, c’est bien à la porte des proches que nous aimons qu’elle vient frapper et, à moins qu’elle n’ait apporté plusieurs billets pour cet ultime voyage, on se voit soudain privé de sa tendre moitié, de son rayon de lumière et de sa raison de vivre. Dans d’autres cultures que la nôtre, cette funeste visite, loin de provoquer craintes et lamentations, constitue un signal de ralliement de tous les amis et les connaissances qui vont soutenir les personnes restées en rade. Chez nous, c’est plutôt l’inverse car la plupart des gens se sentent désemparés face au désespoir d’autrui et la tristesse fait peur, comme si elle pouvait être contagieuse et, pire, attirer le regard de l’insidieuse faucheuse et lui donner des idées malsaines... Le résultat, pour celui ou celle qui entame le long chemin du deuil, c’est donc une immense solitude et l’impression de tomber dans un gouffre sans fond. C’est oublier que la mort, dont les frappes, mêmes annoncées par la maladie et la souffrance, semblent injustes et aléatoires, fait partie du cycle normal de la vie, et qu’à défaut d’en comprendre la logique, on est bien obligé de l’accepter comme seul point final à toute destinée...