mieux-etre.ch

Baby-blues

La question

Le “baby-blues” est un état de déprime passagère que connaissent de nombreuses femmes qui subissent le contrecoup physique de l’accouchement. Le corps réagit plus ou moins fortement, comme un système complexe qui doit retrouver son équilibre après un profond changement qui l’affecte, en particulier au niveau hormonal.

 

La réponse du psy

L’entourage a parfois de la peine à comprendre que la naissance du bébé, même si elle est source de bonheur et de soulagement, marque pour la maman le début d’énormes responsabilités qui vont bouleverser sa vie et ses habitudes. Dans ce contexte, tout n’est pas forcément idyllique et la prise de conscience de certaines difficultés qui paraissent incontournables peuvent plonger la jeune mère dans une intense anxiété, aggravée par le besoin de récupérer des douleurs et de la fatigue et aussi par l’attitude des autres qui ne voient pas que les charmants gazouillis du nouveau-né ne sont pas uniquement sujets à euphorie aveugle mais amènent, en fonction des circonstances, un lot considérable de questions existentielles. En même temps, la maman doit faire un travail de deuil, plus ou moins important selon les cas, de l’état “fusionnel” qu’elle a vécu avec son enfant durant les mois de grossesse. La coupure du cordon ombilical met fin à cette symbiose physique et psychique entre la femme et le nourrisson qui devient “autonome” et cesse d’être une projection de l’esprit avec toutes les attentes qui lui sont liées. Le bébé “idéal” fait place à un être de chair et de sang dont l’apparente fragilité laisse souvent place à un terrible doute: “Serai-je à la hauteur et capable de l’aimer sans réserve?” La plupart du temps, ce blues s’avère éphémère et le soutien du père, de la famille et des proches offrent un appui suffisant pour retrouver toute sa sérénité. Mais quelquefois le terrain “social” et les appuis disponibles sont moins solides et se dérobent sous l’effet de la panique et de l’angoisse qui prennent alors des proportions telles que la déprime se mue en véritable dépression et instaure un cercle vicieux, renforçant l’impression de la femme qu’elle n’y arrivera pas parce qu’elle se croit une “mauvaise” mère. Dans pareille situation, une prise en charge médicale par des spécialistes s’impose sans délai car le temps ne guérira pas spontanément ce qui d’un état de fusion s’est malheureusement transformé en confusion...