mieux-etre.ch

IMC

La question

Les personnes handicapées affrontent en général trois types de comportements qui ne sont pas adaptés à leur situation: le premier c’est l’apitoiement et son corollaire, la surprotection.

 

La réponse du psy

On veut montrer que l’on est attentif aux difficultés, que l’on est “conscient” des problèmes et l’on privilégie alors une relation de tutelle étouffante qui, généralement, confine à l’infantilisation. Le second, c’est la négation et le malaise: on détourne le regard, on évite le contact, on adopte toutes sortes de stratégies pour éviter la communication, sous prétexte de pudeur et de retenue mais le plus souvent parce que la “différence” fait peur et suscite un rejet et un blocage que l’on refuse d’accepter et d’analyser. Le troisième, c’est la curiosité, le regard inquisiteur, voire moqueur, les préjugés quant à la qualité et à la variété des aptitudes ou à leur absence. Dans notre culture très “normative” on a en effet la fâcheuse tendance de percevoir les aspects négatifs plutôt que positifs. Une personne handicapée est ainsi souvent décrite à travers ce qu’elle ne peut pas faire au lieu d’être reconnue dans tout ce qu’elle est capable d’accomplir. C’est oublier que tous les êtres humains ont une tendance naturelle à vouloir se dépasser en fixant des objectifs de plus en plus élevés. Aujourd’hui, d’énormes progrès ont été réalisés dans les possibilités d’intégration des personnes qui ont un handicap, quelle qu’en soit la nature. L’infirmité motrice cérébrale (IMC) n’empêche généralement pas l’organisation d’une vie plus ou moins indépendante et l’exercice d’une profession qualifiée, sauf dans des cas graves, plutôt exceptionnels. L’IMC est en général directement liée à des problèmes au moment de l’accouchement: il s’agit des séquelles de traumatismes obstétricaux (56%), de troubles liées aux naissances prématurées (30%), et encore de diverses pathologies (14%) dites “néonatales” (maladies contractées par le nourrisson juste après sa naissance). Il est important de souligner que l’infirmité motrice cérébrale n’affecte en principe pas les capacités intellectuelles. Cependant, l’on observe fréquemment d’autres déficits associés, au niveau des organes sensoriels (vue et ouïe) notamment. Mais ceux-ci sont rarement extrêmes. Les pronostics d’évolution sont donc potentiellement favorables, à condition, justement, que l’enfant soit accepté tel qu’il est et que son entourage s’attache à développer ses multiples compétences en évitant de les comparer à la “norme”: le handicap n’est pas une déficience qui vient freiner des acquis déjà rodés, mais un état particulier qui nécessite l’exploration constructive de chemins différents et novateurs...