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En grades?

La question

Si l’on situe le rôle du travail dans une perspective évolutionniste, on remarque qu’à l’origine c’était l’activité nécessaire à l’homme pour survivre et assurer l’ensemble de ses besoins quotidiens. On estime que notre lointain ancêtre des cavernes bouclait sa “semaine” en moins de vingt heures, passées à chasser, à se procurer de quoi se chauffer, se protéger et assurer ses arrières pour l’hiver.

 

La réponse du psy

Cependant l’organisation de notre culture a peu à peu introduit un paramètre de hiérarchie dont l’un des points de repères centraux est le statut économique: le pouvoir appartenait à ceux qui possédaient le plus de valeurs marchandes. Le raisonnement semblait donc couler de source: plus on travaille, plus on accumule, ce qui augmente notre richesse et nous fait grimper l’échelle sociale.

- Et c’est précisément là où le bât blesse: malgré toutes les croyances que l’on transmet de génération en génération via l’éducation cette proportionnalité n’existe qu’en théorie, la rémunération étant un facteur éminemment subjectif, sans lien direct avec la productivité.

- On apprend très tôt aux enfants qu’il faut travailler beaucoup et bien pour “réussir” dans la vie. C’est une distorsion de la réalité qui pousse au rendement excessif sans tenir compte de deux éléments décisifs: d’une part, la puissance et le prestige ne sont pas fonction des heures accumulés à se tuer à la tâche, d’autre part s’il est nécessaire de travailler pour assurer un revenu minimal, garantie de notre survie, notre valeur et notre place dans la société ne doivent que très partiellement dépendre de l’activité que nous exerçons.

- Dans un marché de l’emploi en pleine mouvance, il est primordial de se souvenir que le travail est avant tout un utilitaire qui doit nous permettre de vivre, sans pour autant se muer en colonne centrale de toute notre destinée: il est parfaitement aberrant de mesurer la “grandeur” d’un être humain en grades...