La question
Mon fils et sa copine veulent rallier Nice en auto-stop. J’ai peur de les laisser partir de cette façon et je ne sais pas comment leur expliquer mes craintes et comment les aider à éviter les pièges de la route et de l’inconnu. Que me conseillez-vous?
La réponse du psy
Je comprends parfaitement vos craintes: assez souvent, la presse relate l’issue tragique d’un de ces voyages au bord du macadam qui a cruellement transformé la distance en éternité. Et soudain, l’on réalise que derrière l’anonymat des voitures et des camions qui s’arrêtent pour prêter une roue secourable se cache parfois la vilenie et la cruauté. Mais il ne faut pas peindre le diable sur la muraille: la plupart du temps, les expériences d’auto-stop peuvent se révéler très enrichissantes, pleines de souvenirs et de péripéties amusantes... Mais un véritable voyage en auto-stop ne s’improvise pas. Il doit être minutieusement mis au point car il ne s’agit pas simplement de se faire “pousser” sur une petite distance histoire de ménager ses pieds. Il y a toute la question du temps que l’on se donne pour arriver à destination, des bagages que l’on doit emporter avec soi, des solutions de rechange qu’il faut prévoir en cas de pépin ou de retour précipité, de la route que l’on souhaite suivre, et ainsi de suite. Je vous conseille d’abord de clairement faire le point de la situation avec vos deux boulimiques de kilomètres et de les aider, le cas échéant, à planifier correctement leurs déplacements. Procurez-vous des guides, des cartes établissez un timing général et mettez-vous d’accord sur la façon dont vous allez recevoir leurs “signes de vie”. Donnez-leur toutes les informations possibles et imaginables pour se dépatouiller en cas de problèmes. Je vous suggère également de ne pas vous morfondre et vous faire de mauvais sang durant toute leur absence. Faites-leur confiance et montrez-vous optimiste: les jeunes possèdent d’énormes ressources et s’adaptent à une vitesse inouïe. Ce qui peut vous paraître difficile voire insurmontable, ils le perçoivent au contraire comme stimulant et veulent y goûter pour mettre un peu de piment dans leurs bagages... Et, au pire, offrez-leur un billet de train pour le retour: si l’auto-stop ne les a pas convaincus, ils rentreront volontiers par le rail. Enfin, n’oubliez pas l’essentiel: souhaitez-leur un bon voyage. Ils en auront besoin!