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Bulletins à foison

La question

De plus en plus souvent je reçois dans ma boîte aux lettres des sollicitations pour verser de l'argent à différentes fondations plus ou moins connues. J'ai toujours des scrupules : poubelle ou pas poubelle ? Qu'en pensez-vous ?

Le proverbe du sage Nô-Mi

Il est plus difficile de travailler son champ chaque jour, que de récolter ses fruits en fin de saison...

 

La réponse du psy

Chacun fait sans doute le même type d'expérience : lorsqu'on nous demande une aide financière par voie "publicitaire", on reste perplexe. D'un côté, notre conscience nous pousse à faire un geste en faveur des plus défavorisés qu'un marketing tapageur renforce judicieusement à nos yeux. De l'autre, cependant, notre méfiance freine tout élan de générosité spontanée : où va l'argent ? Qui nous garantit qu'il ne servira pas, en définitive, à augmenter la misère en permettant l'achat d'armes ou en enrichissant des profiteurs peu scrupuleux ? Le dilemme est là : personne n'aurait le coeur de refuser un petit coup-de-pouce financier à ceux qui en ont vraiment besoin, mais maintes fois notre porte-monnaie charitable a fait le beurre de malandrins malhonnêtes et astucieux. Et on n'aime pas se faire avoir... Le coeur est en conflit avec la raison, d'où ce petit pincement lorsque le bulletin vert passe à la poubelle. Une chose est claire, cependant : face au déferlement de demandes du même type, il faut de toutes façons faire un choix. Et c'est à ce niveau que nous avons un moyen de nous reconcilier avec nous-mêmes : on peut en effet décider de soutenir régulièrement tel ou tel grand organisme officiel - ou institution - dont nous savons qu'il - ou elle - agit concrètement, sans entourloupes. Au lieu de semer à tous vents, nous nous montrons sélectifs, sans être pingres. Bien entendu, ce choix doit être déterminé en fonction de nos intérêts : certaines causes frappent davantage notre esprit et nous nous sentons davantage concernés par tel ou tel problème, lié à la société ou à l'actualité. Le sérieux des demandes est difficile à contrôler, car, à côté des "officiels", il existe une multitude d'associations qui font un travail d'aide formidable et, bien entendu, il y a les "gâche-métier". En général, les institutions caritatives ont un bureau "de contact" et, outre leur CCP, indiquent donc une adresse où on peut, le cas échéant les joindre. Au moindre doute, on a ainsi la possibilité d'entrer directement en contact avec des responsables et essayer d'en savoir plus sur leurs activités et la manière dont ils gèrent l'argent qu'ils reçoivent sous forme de dons. Enfin, à défaut de verser des sommes d'argent sur des comptes "anonymes", chacun a la possibilité, chaque jour, de faire bénéficier son entourage de sa bienveillance, ce qui est parfois bien plus délicat et difficile que de passer à la poste faire un versement.