mieux-etre.ch

Blues du vacancier...

La question

Chaque année c’est la même chose : je me réjouis de partir en vacances, mais une fois la porte fermée à clef et les dernières valises rangées dans le coffre, je suis assailli par une profonde tristesse qui me poursuit quelques jours. C’est frustrant car cela gâche un peu mes vacances. Quelle est la cause de ce sentiment ?

Le proverbe du sage Nô-Mi

Ce n’est qu’en quittant les choses que tu aimes que tu apprends à les aimer davantage...

 

La réponse du psy

Le Sage Nô-Mi avait coutume de dire : “Si ta maison reflète ta vie dans le miroir de ton coeur, son ombre t’envahira lorsque tu lui tourneras le dos...” En d’autres termes, même si vous exultez de joie à l’idée de partir en vacances, vous n’en êtes pas moins très attaché à ce lieu où vous passez le plus clair de votre temps. Vos meubles, vos effets personnels, votre “chez-vous” sont chargés d’habitudes et de souvenirs et au moment de les quitter vous devez admettre qu’ils ne vous accompagnent pas, avec toutes les questions et les incertitudes quel cela peut amener. Vous faites là une expérience de séparation et durant quelques jours, vous aurez un sentiment de “regret”, exactement comme si on vous avait enlevé quelque chose. Vos vacances sont certes attendues avec impatience, mais vous allez dans un endroit plus ou moins inconnu, où tout le train-train sécurisant de la vie quotidienne cède le pas à l’anti-routine, synonyme de repos et de changement d’idées, mais également de “lâcher-prise” et de renoncement car vous quittez votre “tanière”, sans savoir avec certitude que vous la retrouverez telle quelle au moment du retour. Pour de nombreuses personnes, d’ailleurs, ce pas est tellement difficile à franchir, qu’elles renoncent presque systématiquement à s’éloigner de leur domicile et lorsqu’elles le font, ce n’est qu’au prix de mille précautions pour éviter le feu, l’eau, les cambriolages, etc... Nous sommes tous plus ou moins attachés aux “objets” qui nous entourent. Mais comme dans tout comportement humain, il y a des intensités différentes dune personne à l’autre. Certains n’attachent que peu de prix à leur “cocon” et font preuve d’une surprenante habileté à devenir familiers avec un nouvel entourage, quel qu’il soit. D’autres sont littéralement “captifs” de leur univers et si on les en prive, même partiellement, ils peuvent tomber malades, voire mourir. Ce besoin d’un “Home sweet Home” est relativement indépendant de l’âge, même si au crépuscule de sa vie on n’a plus la même force pour s’adapter et recommencer à zéro. Vous êtes attaché à vos affaires, à vos habitudes et à l’instant de partir vous éprouvez naturellement la tristesse de quitter le connu pour l’inconnu. Vous n’y échapperez pas, même si je vous donne une marche à suivre en 10 points. Mais gardez à l’esprit que ce “mini-deuil” fait déjà partie du programme global de recharge de vos batteries et que sans pincement au coeur le jour du départ, il n’y aurait pas de grande joie le jour du retour.